Un livre sur les dangers de l’éducation positive
L’éducation positive, une question d’équilibre est un livre à lire absolument si vous vous posez des questions autour de l’éducation positive, comme de nombreux parents ou professionnels de l’éducation aujourd’hui.
Un état des lieux alarmant
Marie Chétrit, l’auteure de ce livre, est d’abord maman de 4 enfants. Elle explique comment elle est tombée dans la marmite de l’éducation positive et comment elle s’y est perdue. Ainsi, quand son fils de 2 ans voulait boire du lait la nuit, elle lui donnait à boire, confondant alors, comme bien des parents, besoin et désir. Jusqu’à ce qu’elle décide d’arrêter : elle explique que ça a été extrêmement dur les premières fois mais qu’elle a tenu bon et que très vite, le climat familial s’en est trouvé apaisé. Elle relate aussi que certains parents vont encore plus loin : ils considèrent que presser leur enfant, l’interrompre dans son activité ou même le moucher sont des violences éducatives ordinaires (VEO). Et ils pensent qu’il faut les éviter absolument car cela endommage le cerveau de l’enfant ainsi soumis à un stress.
Un livre documenté sur les recherches récentes
Mais Marie Chétrit est aussi scientifique de formation et docteure en sciences. C’est ce qui fait la richesse et le sérieux de son ouvrage. Elle nous éclaire sur l’éducation positive telle qu’elle est pratiquée par certains parents aujourd’hui à la lumière des recherches. Elle explique ainsi que « les vulgarisateurs de la neuroscience confondent le stress aigu et le stress chronique. Or si le second est effectivement neurotoxique, le premier a un rôle dans l’évolution et la physiologie. » En somme presser votre enfant, l’interrompre au milieu d’une activité ou le contraindre à se moucher va créer un stress aigu salutaire à la construction de son cerveau (à partir du moment où le cadre familial est par ailleurs bienveillant) : ce n’est pas parce qu’il n’a pas envie de le faire qu’il n’en a pas besoin !
Des points de vue de spécialistes
Marie Chétrit nous donne également accès aux paroles de spécialistes, comme la psychanalyste Claude Halmos, qui nous explique que : « L’enfant est régi par la pulsion d’agressivité et par la pulsion de plaisir. Il aime faire ce qu’il veut, comme il le veut et quand il le veut. L’enfant ne peut en aucun cas abandonner de lui-même ce fonctionnement. La pulsion de plaisir doit être contenue afin de ne pas empiéter sur la liberté des autres. Sortir du principe de plaisir, c’est grandir, et ça demande du temps. La deuxième pulsion vitale qui régit l’espèce humaine, c’est la pulsion d’agressivité. Elle est indispensable car elle maintient les autres à distance et préserve notre espace vital. Elle n’est donc pas à brider complètement, mais, tout come la pulsion de plaisir, elle doit être maîtrisée. » Alors, tenons bon, les enfants nous le rendront !
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