Parcours des Ateliers « Décolle ! »
Je vous présente ici le parcours qui m’a mené à la création des Ateliers « Décolle ! »
Les Ateliers “Décolle !” c’est l’aboutissement d’expériences qui ont fait évoluer ma pratique : des expériences professionnelles en tant qu’enseignante pendant 12 ans et des expériences personnelles en tant que maman de deux enfants pas très habités par la motivation scolaire si vous voyez ce que je veux dire !
Hier professeure des écoles, aujourd’hui accompagnatrice en bien-être scolaire et familial, j’ai envie de partager avec vous l’univers réjouissant du bien-être à l’école.
Avec des outils pratiques et utilisables facilement.
Je vous emmène ?

Les Ateliers « Décolle ! » 1/3
Ou comment les élèves m’ont fait découvrir le “bien-être scolaire”

Ma première fois
Lors de ma première affectation en tant que Professeure des Ecoles en 2008, j’ai dans ma classe un élève que j’appellerai Simon. Simon est dissipé, c’est la “terreur” de la cour de récréation. Ma collègue, qui l’a eu une année précédente “n’en veut plus”. Dans la classe, Simon se comporte pourtant correctement, malgré quelques écarts de temps à autre bien-sûr. Les soucis sur la cour de récréation diminuent peu à peu. Un climat de confiance s’instaure. La maman de Simon vient me voir au bout de quelques semaines pour me remercier : “Simon adore venir à l’école maintenant” me dit-elle. Je ne sais pas encore analyser ce qui se passe. Mais il se passe bien quelque chose de positif.
Bis repetita
L’année suivante, je change d’école. Je suis nommée en CM1-CM2. Je reste dans cette école plusieurs années et comme j’ai “les grands”, je vois grandir les “terreurs” au fur et à mesure. Une fois dans ma classe, là encore, peu de gros problèmes de discipline. “Ils ont grandi”, me dis-je.
Pour mieux comprendre, je décide de poser par écrit ce qui se passe. Et en mettant les choses à plat, je me rends compte que la plupart des choses que je dis ou que je fais sont orientées vers la justice et la justesse. Et c’est de cela dont ont besoin les “terreurs.” : écoute et non jugement. Dans le cursus de formation à la Communication Non Violente (CNV) que je suivrai plusieurs années plus tard, j’apprendrai que cela s’appelle “l’écoute empathique”. Et bien je peux dire que ça fait des miracles !
Apprendre à communiquer
Je change d’école. La classe est difficile. Les élèves sont en majorité peu concentrés et dispersés.
Il y a des conflits tout le temps, dans la cour et dans la classe. Je ne peux passer mon temps à les résoudre tous. J’entends les enfants parler entre eux et je suis sidérée. Ils se parlent mal, très mal. Ils ne se respectent pas. Je décide de mener une séquence de travail pour apprendre à mieux communiquer. Les élèves s’en emparent. Et ça marche. Le nombre de conflits diminue. Et le temps de travail augmente !
Ecoute personnalisée
Cette année-là, je décide aussi de mettre en place un nouveau dispositif. Lors de l’Aide Personnalisée, j’invite chaque élève à un échange individuel. “Comment te sens-tu dans la classe ? Dans la cour ? Dans l’école ?” Les réponses me font tomber des nues. Ce que j’entends m’interpelle vraiment. Une élève m’explique ainsi qu’elle en a assez car depuis l’année précédente, un autre élève la traite comme une esclave et lui demande de l’appeller “Maître.” Tous les jours. Et cela se déroule devant moi ? Sans que je m’en aperçoive ? Je me rends compte alors combien écouter les élèves peut être important.
Activités à la carte
C’est aussi cette année-là que j’ai une élève en difficulté qui a fait des progrès importants. A la fin de l’année, la maman vient me voir pour me dire que je lui avais « redonné confiance en elle.” Je ne sais pas bien expliquer ce que j’ai fait exactement pour que ça marche. Ce n’est qu’après que je fais le rapprochement avec une autre élève : une élève HPI (Haut Potentiel Intellectuel). Dans les faits, une élève dispersée et en difficulté. La maman de la famille d’accueil qui la prend en charge me rencontre un soir pour me donner le diagnostic. Elle ajoute que l’association qui la soutient demande à ce que le travail soit différencié. Un travail différent pour elle ? C’est déjà ce que je fais. C’est ce que je fais pour chacun. Peut-être une clé pour “reprendre confiance en soi”.
Pépins de santé
Et puis des problèmes de santé sont arrivés. Les douleurs et le stress avec. C’est lors d’ateliers thérapeutiques au cours d’une hospitalisation que j’ai découvert les bienfaits de la relaxation. Avant, cette pratique me laissait perplexe. Je ne croyais pas à ses bienfaits. Jusqu’à ce que je l’expérimente sur moi. J’ai vu mes douleurs et mon stress diminuer grâce à toutes ces pratiques : relaxation-méditation-sophrologie(merci Clarisse Gardet)-yoga-visualisation-auto-hypnose-pleine conscience-cohérence cardiaque. Je tente l’approche en classe. Les élèves en redemandent. Ca a vraiment l’air de leur faire du bien. La classe s’apaise, les temps de concentration s’allongent.
Bilan de 12 années d’enseignement
C’est ainsi qu’au cours de ces 12 années d’enseignement, j’ai eu la chance de pouvoir observer des modifications de comportement époustoufflantes qui s’opéraient chez des élèves perturbateurs et chez les élèves en difficulté. Ce que j’avais fait était en fait très simple mais je ne le compris vraiment que lors du stage de Communication Non Violente auquel j’allais participer un peu plus tard : j’avais pris en compte les besoins des élèves. Et ils me le rendaient bien.
Parcours 2/3
Ou comment j’ai développé des actions en faveur du “bien-être scolaire”

Ensemble, on va plus loin
Je parle autour de moi. Beaucoup de personnes se sentent concernées par cette problématique. J’initie alors la création d’un collectif d’enseignants et de parents d’élèves, afin d’agir ensemble dans le sens du bien-être scolaire. Je me rends compte alors que de nombreuses personnes sont sensibles à cette question. Mais le collectif a du mal à se développer. Il faut y consacrer du temps, beaucoup plus de temps que je n’en ai pour le faire vivre !
Retour aux sources
Je décide alors de faire ce que je peux à mon échelle, dans ma classe, auprès de mes élèves et de mes parents d’élèves. Maintenant en maternelle et je décide de modifier totalement mon approche pédagogique car je viens de découvrir les travaux passionnants de Céline Alvarez. Comme beaucoup d’autres enseignants, je “Montessorise” ma classe, car je trouve que cette approche permet de mieux répondre aux besoins des élèves.
Du Yoga à l’école
Pour aller plus loin, je décide de faire venir une professeure de Yoga dans ma classe de TPS-PS. Les collègues sont intéressé⋅e⋅s. Ce projet fait quand même sourire l’Association de Parents d’Elèves : il faut passer outre les préjugés. La professeure intervient, les élèves sont réceptifs. Je veux aller plus loin encore et impliquer les parents : je leur propose une séance de découverte avec leur enfant sur le sujet de la gestion des émotions. Les parents répondent présents et sont enchantés. Je propose également une séance aux autres collègues de l’école. Il se passe des “trucs chouette” et des prises de conscience.
Un confinement inspirant
Puis vient le confinement. Et son lot de découvertes et de questionnements. Je souhaite rester en contact avec les familles. Je les appelle souvent. En échangeant avec les parents, je me découvre passionnée par l’accompagnement à la parentalité scolaire. Souvent inquiets, je parviens à les rassurer en leur apportant écoute et information. Parfois dépassés par les conflits à la maison entre frères et soeurs, je leur partage quelques outils de gestion de conflits. C’est aussi à cette période d’abondants partages sur Internet que je découvre les congrès organisés par Julien Péron. J’écoute de nombreuses conférences et explore un monde riche d’envies de faire bouger les lignes dans le domaine de l’éducation. Je m’inscris au Congrès Innovation en Education et m’abonne au Magazine qui sortira plus tard.
Une reprise différente
Le confinement se termine. Après cette période difficile, le retour dans ma classe se fait principalement dans le sens du bien-être. Parents et enfants sont chamboulés. Un jour, alors que les élèves ne sont pas disponibles, je tente une posture de Yoga dont j’aménage l’expiration : au lieu de souffler simplement, les enfants ont le droit de crier. A ma grande surprise, ils reproduisent le geste plusieurs fois, comme s’ils évacuaient le trop plein qui était en eux. Pour ensuite, mieux se remettre au travail. Parallèlement, mes collègues -que je remercie chaleureusement- acceptent que j’expérimente dans leur classe des ateliers liés à la connaissance du cerveau, dans le but d’améliorer la confiance en soi des élèves. Les élèves sont réceptifs. Les collègues intrigué⋅e⋅s. Je propose également aux adultes de l’école d’assister à une séance “bien-être”, car ce confinement a été éprouvant. Ils répondent plutôt présents. Il y a donc bien un véritable besoin.
Une formation percutante
C’est aussi à ce moment que je me forme à la Communication Non Violente ou CNV et je découvre un nouveau monde. Je me forme à la transmission de la CNV à un groupe d’enfants par le jeu et je suis emballée. Ce sera le véritable déclencheur de l’aventure.
Etape 3/3
Ou comment j’ai pris mon envol pour me consacrer au bien-être scolaire

Ma dernière rentrée
La rentrée scolaire 2020 sera décisive. Ce sera pour moi les dernières heures d’enseignement. Car je n’y arrive plus : je n’arrive plus ni enseigner autre chose que du “bien-être scolaire”, ni à mettre un couvercle sur mes propres besoins physiologiques, importants en raison de ma pathologie.
Pour moi, c’est le moment de me lancer. Je prépare mon dossier de rupture conventionnelle.
Expérimentation « grandeur nature »
Je découvre alors les méandres de l’auto-entreprenariat et mène une “étude de marché”. Les gens sont réceptifs. Ont envie d’en savoir plus. Me proposent d’intervenir.
Je peux alors expérimenter mon projet à grande échelle grâce à ces partenaires qui me laissent ma chance : des particuliers, des enseignants, un responsable périscolaire.
Un grand merci à Aurélie, Christophe, Isabelle, Marie et Michelle.
Je remercie également Gaëlle, Adrien, Teresa et Matia.
Merci aussi à A.H, son équipe d’animateur·rice·s et tous les élèves que j’ai suivis pendant plusieurs semaines.
Car grâce à vous, j’ai pu créer des ateliers qui répondent véritablement aux besoins des enfants, des professionnel·le·s et des familles.
Grâce à vous, je suis devenue “accompagnatrice en bien-être scolaire”.
Vous connaissez maintenant le parcours des Ateliers “Décolle!”.
Envie de découvrir les ateliers ?